Où en est Stadia, la console “dématérialisée” de Google

La révolution vantée par Google n’a pas eu lieu. Et pourtant, le géant nous promettait avec Stadia une nouvelle ère du jeu vidéo. Plus besoin d’une bête pour jouer aux jeux les plus gourmands, une simple bonne connexion internet suffisait selon les publicités. On parlait d’un transfert quasiment instantané du jeu entre la télévision, l’ordinateur, et le smartphone avec une adaptation du gameplay en fonction du support. Deux studios spécialement créés pour l’occasion, qui promettaient eux aussi des jeux développés exclusivement sur Stadia pour pouvoir jongler avec tous les concepts que ce mode de consommation du jeu vidéo pouvait créer. L’assistant Google qui pouvait nous aider lorsque nous étions bloqués, analysant les données sur Internet pour vous guider. Tout cela vendait du rêve à tous les amateurs de jeux vidéo. Et pourtant, presque deux ans plus tard, le bilan est sans appel. En février, l’entreprise américaine a donc officialisé la fermeture de ses deux studios de jeux vidéo. Stadia se focalise donc maintenant sur les jeux développés par des tierces, mais quand tout leur marketing tournait autour d’exclusivité, est-ce vraiment une bonne décision ? Avaient-ils seulement le choix ?

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Légende: Google est un des plus grands innovateurs en matière de technologie

Google, victime du manque d’expérience dans le domaine ?

Dans la bataille qui s’annonçait, Google a oublié que ses concurrents avaient déjà une très solide réputation, tant en tant que concepteur de consoles de jeux que de créateurs de contenu vidéoludique. Les partenariats ont ainsi fait émerger des licences exclusives devenues des monuments du jeu vidéo avec le temps comme Halo ou Uncharted. Nintendo surfe encore sur son prestige passé et ses licences incontournables comme Zelda ou Pokémon. Google a abattu toutes ses cartes dès le début du jeu, sans même se soucier des voisins. Pourtant, dans la partie de cartes que représente ce genre de compétition, il faut  analyser les mains de poker des adversaires avant de tenter le moindre “all-in”. Google voulait effrayer ses adversaires, cela a vraisemblablement échoué. Non seulement, elle n’a pas réussi à s’imposer, mais en plus, elle n’est plus la seule dans le domaine du cloud gaming.

Aujourd’hui, la plateforme fait face à des concurrents de poids avec notamment Sony et son PlayStation Now fort de ses exclusivités et d’une popularité immense de la firme qui multiplie en plus les plateformes avec des consoles de jeux. NVidia s’y est aussi mis avec Geforce Now, qui comprend la possibilité de jouer à des jeux Steam avec en plus une optimisation arrangée par Nvidia elle-même. Enfin, le Xbox Cloud Gaming de Microsoft, bien plus fourni en jeux, qui est compris dans le Gamepass Ultimate reste toujours sous le modèle de l’abonnement. À cela, s’ajoute une nouvelle plateforme qui répond au nom d’Amazon Luna, récente, certes, mais qui possède derrière elle la puissance de l’empire du e-commerce.

Une technologie au point

Au milieu de ce secteur devenu extrêmement concurrentiel, la marche arrière de Google sonne comme un peu forcé, mais nul doute que le géant saura revenir.

Car, malgré la déconfiture des exclusivités, qui promettaient par exemple des parties jouables de partout, que ce soit avec un ordinateur portable, un smartphone ou une télévision, pourvu qu’il y ait Internet, on ne peut faire le procès qui avait pourtant débuté au lancement de la console. Si quelques couacs techniques avaient été remarqués, devenant même des vidéos humoristiques sur la toile, la plateforme est devenue stable et fiable aujourd’hui. Fini le temps de latence interminable entre la pression du bouton et la réaction du personnage en jeu. Fini aussi les déconnexions impromptues qui gênaient bon nombre de streams, et ce, devant de nombreux internautes. Une bien mauvaise publicité en somme.

Avec presque un demi-million de serveurs dans le monde dédié à ce service, Google assure maintenant que sa plateforme demeure techniquement qualitative, ce qui est pour le moment le cas malgré un faux-pas durant le lancement d’un jeu juste avant la fermeture du studio racheté par la firme.

cloud-gaming

Légende: La réalité virtuelle représente un marché qui convient parfaitement au cloud-gaming

Un marché encore jeune

Attendons donc un peu avant d’enterrer le premier « géant » à s’être aventuré dans le cloud gaming. Avec une sélection au poil et une continuité dans la qualité du service, les cartes pourraient bien être rebattues d’ici quelques années.

Si le domaine de la réalité-virtuelle et des jeux totalement immersifs continuent leur ascension, le cloud-gaming pourrait devenir la solution pour tous afin de ne pas se ruiner tous les ans dans l’achat d’un ordinateur tout en gardant la certitude que l’on pourra jouer aux derniers jeux dans leurs meilleures configurations.

Le futur des jeux vidéo est bien ici, et si autant de constructeurs ou de grandes entreprises tentent de s’immiscer dans le milieu, c’est qu’ils l’ont tous compris.

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